Portrait de Fabien Gandolfi, construire ses projets

Présentez-vous-en quelques mots

Je suis Fabien Gandolfi, directeur d’Artemisia depuis septembre 2019.

Je suis rentré dans la structure en décembre 2004 en tant qu’animateur de l’association des anciens élèves.

Artemisia est un centre de formation spécialisé dans les métiers de la peinture : peinture décorative, peinture bâtiment, peintures et enduits naturels et décors spectacle.
 
Je correspondais au profil recherché par l’association : quelqu’un qui connaisse la formation, le monde du bâtiment ayant des affinités avec les arts et qui sache faire de l’animation.
 
De formation, j’ai étudié les sciences du langage, les arts plastiques et j’ai une maîtrise en Français Langues Étrangères.

En 2004 je revenais d’un poste de professeur de français au Mexique, précédé d’une mission de coopération internationale en République Dominicaine en tant qu’animateur culturel pour le réseau des Alliances françaises.

Je suis issu d’une famille d’entrepreneurs en maçonnerie traditionnelle, ce qui fait que j’ai baigné dans l’atmosphère des chantiers du bâtiment, et  j’ai plusieurs fois travaillé comme maçon pour aider l’entreprise familiale et financer mes études.

Je répondais donc idéalement à ce que recherchait Artemisia.

Parlez-nous du projet Artemisia ?

Artemisia est une association avec un projet social qui est de permettre à toute personne qui le souhaite d’apprendre le métier de peintre.

C’est un organisme de formation professionnelle, un CFA (centre de formation des apprentis) mais également une SIAE-ACI (structure d’insertion par l’activité économique réalisant des chantiers d’insertion).
 
L’association est issue du programme « Nouvelles qualifications » mis en place dans les années 90 par le Ministère du travail sous la houlette de Bertrand Schwartz et qui cherchait à identifier des métiers où des personnes qui avaient pu être exclues du marché du travail pourraient se qualifier professionnellement.
 
La fondatrice d’Artemisia a choisi de se centrer sur les métiers de la peinture car il est possible de les enseigner au plus grand nombre en adaptant les enseignements et en valorisant le métier de peintre.

En étant peintre, ce qu’on réalise est immédiatement visible et partageable.
 
Cette année, la structure fête ses 25 ans.

Quelle est la particularité du projet Artemisia ?

La particularité du projet Artemisia c’est l’esprit d’atelier que l’on a dans notre école et la très grande mixité sociale que l’on y retrouve.

C’est également sa pédagogie avec un fort accent sur la dimension d’apprentissage contextualisée et les chantier-école.

Avec nos formations, nous pouvons nous enorgueillir de résultats de placement très honorables.

Nous prouvons, session de formation après session de formation, que des profils inattendus peuvent trouver leur place dans les ateliers de décors, dans les secteurs du spectacle audiovisuel ou de la restauration du patrimoine.

Avez-vous toujours eu envie de devenir entrepreneur ?

Je ne dirais pas que j’ai toujours voulu être entrepreneur mais ce qui est sûr c’est que j’ai toujours eu envie d’être indépendant.

Cependant, je m’imaginais plutôt travailler seul ou avec une équipe réduite.

Le goût de l’entrepreneuriat et de la direction d’équipe est venu avec la liberté qui m’a été donnée à Artemisia de développer la structure.

Qu’aimez-vous le plus en étant entrepreneur ?

Ce que j’aime le plus en étant entrepreneur c’est de voir les projets se concrétiser.

C’est comme-ci j’avais une caisse à outils devant moi et qu’à partir de ces outils et du terrain que je travaille, je pouvais construire et élaborer des projets et les voir prendre forme.

Qu’est-ce qui vous motive au quotidien ?

Ce qui me motive au quotidien c’est de voir ce que deviennent nos stagiaires et les salariés en insertion.

Ils nous donnent régulièrement des nouvelles.

Le moteur d’Artemisia c’est ça : savoir ce que deviennent les personnes après qu’ils aient suivi la formation et les voir s’épanouir dans leur métier.
 
Avec l’association, nous créons du lien professionnel mais plus encore, du lien social.

Comment s’est créé Artemisia ? De quoi ce projet a-t-il été inspiré ?

Artemisia a été créé par Martine Ortega en 1998.

Elle a été missionnée par le ministère du travail dans le cadre du programme Nouvelles Qualifications.

Elle a par la suite audité plusieurs entreprises puis lui est venue l’idée de fonder Artemisia.
 
L’association s’appelle Artemisia en l’honneur d’Artemisia Gentileschi qui est une femme peintre de la renaissance dont l’atelier qu’elle dirigeait était reconnu sur le plan institutionnel en Italie, ce qui était une première pour une femme à l’époque.

Cela entre en résonnance avec l’idée-force de notre association :  former et qualifier des personnes dans les secteurs de la peinture, du décor et du spectacle et leur permettre d’intégrer des postes là où on ne les attend pas, et où eux-mêmes ne pensaient pas pouvoir arriver.

Auteur : Fabien Gandolfi et Roxanne Cuzol